SAMEDI 6 OCTOBRE — 20H00
CHAPELLE DU COUVENT DES SŒURS VISITANDINES BEAUNE
Caves Patriarche
Dans le cadre de l’ouverture du festival « De la Plaine au Coteau » 2018, le pianiste Daniel RASSINIER donnera un récital consacré à Jean-Sébastien BACH. Il jouera trois des six partitas composées par le cantor de LEIPZIG entre 1726 et 1731.
Les partitas consistent en des suites de danses anciennes (allemandes, courantes, sarabandes, menuets, gigues…) précédées d’une grande pièce introductive (prélude, toccata,…). Elles révèlent un BACH au sommet de son art. Elles sont aussi sa première publication (sous le numéro d’opus 1 ! alors qu’il a 40 ans passés). Elle forment le premier livre de la Clavirübung (sic !) c’est-à-dire « pratique du clavier ».
Bien que composées pour le clavecin, Daniel RASSINIER les jouera sur un grand piano de concert Erard de 1904 issu de sa collection personnelle d’instruments historiques. Il peut paraître étrange dans un festival de musiques anciennes – qui met en valeur l’interprétation sur instruments anciens – de se livrer à un tel anachronisme. On rappellera même que Bach, qui a connu à la fin de sa vie les premiers pianoforte de Silbermann, jugeait ces instruments très médiocres. Il est vrai qu’ils ne pouvaient rivaliser avec la splendeur des sonorité du clavecin, alors à l’apogée de sa facture. Mais le plus puriste des amateurs de musique ancienne n’oubliera pas que BACH était le premier transcripteur et arrangeur de son temps : transcripteur de la musique des autres (les concertos pour violon de VIVALDI transcrits à l’orgue) ou de sa propre musique (le prélude de sa 3ème partita pour violon arrangé diverses formations (orgue et cordes) ensemble instrumental (cantate BWV 29).
BACH lui-même avouait une prédilection pour le clavicorde, un instrument très intimiste, qui permet des variations progressives d’intensité du son – ce qu’on appelle « nuances » et que ne propose pas le clavecin. Pour l’étude du clavier (Clavirübung), BACH préférait de loin le clavicorde qui à ses yeux développait chez l’interprète un toucher raffiné. Seul le manque de puissance de cet instrument que l’on entend pas à plus de trois mètres, le dissuadait de l’utiliser dans sa musique destinée à être partagée avec d’autres musiciens et d’autres auditeurs (cantates, sonates, concertos…).
Le choix d’un instrument puissant, adapté aux dimensions des lieux de concerts actuels, au timbre riche, profond et scintillant, qui permet un vaste éventail de couleurs et de nuances, au delà de l’anachronisme évident, s’inscrit totalement dans l’esprit de cette approche qui guidait BACH.
Daniel RASSINIER, pianiste et compositeur né à Belfort en 1959, a étudié le piano au Conservatoire de Strasbourg dans la classe d’Hélène BOSCHI. Il s’est ensuite perfectionné dans l’interprétation du répertoire du vingtième siècle avec M.F. BUCQUET et Claude HELFFER. Au CNSM de Paris, il a notamment suivi la classe d’analyse de Claude BALLIF et les classes de composition d’Alain BANCQUART et de Michel PHILIPPOT. Il a également bénéficié des conseils de Brian FERNEYHOUGH.
En 1987, il a remporté le premier prix du concours international de composition de musique sacrée de Fribourg (Suisse) avec la pièce « Quomodo » pour trente trois voix solistes.
En tant qu’interprète, Daniel RASSINIER s’attache particulièrement à défendre le répertoire du XXème siècle. Egalement passionné par le jeu des instruments anciens, sa collection personnelle (Erard, Pleyel…) lui permet d’aborder les grandes œuvres du répertoire classique sur les instruments pour lesquels elles ont été conçues.